La crise balkanique (1912-1913)
No y
Re Pom M
Torre ter
114 LA CRISE BALDKANIQUE
ques devaient légitimement jouir de leurs conquêtes en même temps «€ qu'aucune grande puissance ne devait profiter ni directement, ni indirectement des sacrifices faits par les peuples balkaniques ». « Désintéressement », en effet, ne voulait pas dire que la France était disposée à abandonner les énormes intérêts financiers (la France est, en effet, le plus important créancier de la Turquie) ; économiques (capitaux placés dans les industries, manufactures, services publics de Turquie), moraux (protectorat catholique, écoles françaises de Salonique, d'Andrinople) qu'elle avait en Turauie, loin de là; « désintéressement » voulait dire que la France déclarait n'avoir aucune
prétention territoriale, maintenant que le partage de
la Turquie d'Europe s imposait. La France demandait
aux autres grandes puissances d'adopter la même attitude.
La Russie et l'Angleterre acceptèrent.
La proposition Poincaré déchaïna un orage à Vienne et à Berlin. L'officieuse « Nouvelle Presse Libre » de Vienne commençait par constater que la proposition « sentait le cuir de Russie... » et s'indignail : «comment nous désintéresser ? L'AutricheHongrie, disait-elle, doit conquérir tout le Balkan au point de vue économique » ; elle laissait passer l'oreille
quand. elle réclamait encore € un parrainage politi-
|