La crise balkanique (1912-1913)

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GUERRE TURCO-BALKANIQUE 129

Le 11 novembre, Kiamil-Pacha s’adressa directement au roi Ferdinand de Bulgarie et le pria officiellement de faire des ouvertures de paix au nom du gouvernement ottoman aux alliés. Le roi Ferdinand refusa, et contrairement aux clauses des traités d'alliance, il refusasans prendre l'avis des autres Etats, et défendit même à son gouvernement de souffler mot sur son refus (1).

Une ambition démesurée avait germé dans l’esprit du tsar Ferdinand. Considérantla facilité avec laquelle ses armées avaient culbuté les troupes du sultan, sachant aussi qu'au delà de ces lignes de Tchataldja plus aucun obstacle ne se dressait sur la route de Constantinople, il décida de demander à ses soldats un suprême effort, afin de pouvoir écrire cette page entre toutes digne d’envie, que lui et son armée avaient, dans un suprême combat, redressé sur le dôme de Sainte-Sophie l'emblème de la chrétienté (2).

a eu des coups de fusil échangés entre les soldats des armées alliées. |

1. C'est à ce moment je crois qu’il faut marquer le début de la politique personnelle du roi Ferdinand, dans les événements qui forment le sujet de notre étude — politique qui fut conduite parallèlement et souvent à l'insu du gouvernement res-

ponsable. Autant que les documents le permettront nous essayerons de la mettre en relief.

2. Dans ce but le roi avait dépêché M. Danef à Vienne « il 6.