"La Guzla" de Prosper Mérimee : les origines du livre - ses sources sa fortune : étude d'histoire romantique : thèse pour le doctorat d'Université

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CHAPITRE 11.

Lockhart fut imprimée, mais ne fut jamais publiée; toutefois on peut lire un long article que lui consacra son propre auteur dans la Quarterly Review du mois de janvier 1827 (pp. 66-80)L Celle de Bowring parut au mois de mars 1827 et eut un certain succès, non seulement en Angleterre, mais aussi enFrance, comme nous le verrons ailleurs. Avant de quitter l’Angleterre, il faudrait mentionner aussi les Serbski Pesme (sic) ; or National Sony s of Servia, par Owen Meredith [lord Lytton], publiées à Londres en 1861. Cette traduction, quoique peu fidèle, est une versification vraiment poétique de la traduction française des Poésies populaires serbes par Auguste Dozon (Paris, 1839). Seulement, le poète anglais a oublié d’indiquer sa source. Quant àla France 2 , les publications serbes n’y restèrent inconnues ni du monde scientifique ni du monde littéraire. Dès le mois de mars 1808, le Magasin encyclopédique annonçait de Belgrade qu’on avait imprimé dans cette ville «un almanach pour l’année courante, à l’usage des Servions, et en langue illyrienne, lequel porte en tète le buste de Czerni-Georges, couronné par la Victoire 3 ». Ensuite, comme nous l’avons vu, Charles Nodier, sans connaître les travaux allemands, avait traduit la Triste ballade de la noble épouse d’Asan-Aga et loué la simplicité classique de la poésie « illyrienne » (1813■1821). Ajoutons qu’un critique anti-romantique dont nous avons déjà parlé, M. Dussault, pensait sans doute

1 Gf. aussi Chambèrs's Edinburgh Journal, mai 1845, p. 310. 2 Nous ne croyons pas devoir donner une nomenclature complète des diverses traductions étrangères des poèmes serbes. Onia trouvera dans les ouvrages cités de Pypine et Spasovvicz et de M. (jurcin. - 3 Magasin encyclopédique, mars 1808, p. 171.