"La Guzla" de Prosper Mérimee : les origines du livre - ses sources sa fortune : étude d'histoire romantique : thèse pour le doctorat d'Université

LES ILLYRIENS AVANT « LA GUZLA ».

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d’Ossian 1 ».• Nous croyons ne pas nous tromper en reconnaissant là comme un écho d’une leçon entendue à F Arsenal ; un regard que dirige la blanche main de Corinne, montrant du haut du campanile les rives incertaines de la Dalmatie. i e l’illyhie napoléonienne Au moment où M me de Staël écrivait Corinne, il se passa un événement qui contribua dans une large mesure à faire connaître en France l’lllyrie et les « Illyriens » . Par le traité de Presbourg (décembre 1805), la Dalmatie devint une dépendance du royaume d’ltalie. Dans la suite, à l’époque du blocus continental, afin d’isoler complètement l'Autriche de la mer, Napoléon lui enleva, par le traité de Schoenbrunn (14 octobre 1809), la Haute Carniole, une partie de l’lstrie, leFnoul, le Littoral croate et la Croatie méridionale. Il projetait de reconstituer un royaume slave sur 1 Adriatique, songeant à y incorporer également et la Bosnie et la Serbie. Il donna le nom de provinces illyriennes à la nouvelle possession impériale. En 1811, il y ajouta l’lstrie vénitienne, la Dalmatie, Raguse et les Bouches de Cattaro Les provinces illyriennes s’étendaient ainsi

1 Le Globe, samedi 21 septembre 1827, p. 410. 2 Paul Pisani, La Dalmatie de -1797 à -18-15, épisode des conquêtes napoléoniennes. Paris, 1893. Simo Matavouil, Le Littoral adrialique et les plans de Napoléon (en serbe) dans la Délo de Belgrade, décembre 1894. William Miller, Napoléon in the Near East, dans la Westminster Review, novembre 1900. Louis Madelin, Fouché (-1759-18^0), Paris, 1901, t. 11.