"La Guzla" de Prosper Mérimee : les origines du livre - ses sources sa fortune : étude d'histoire romantique : thèse pour le doctorat d'Université

LES ILLYRIENS AVANT « LA GUZLA ».

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biographes) mentionne cependant dans ses Souvenirs* qu’il fut celui qui conseilla à Fouché de publier aussi une « édition en slave vindique » et que Fouché fut enchanté de cette proposition. Comme nous le disions tout à l’heure, la chose était résolue plus de deux ans avant l’arrivée de Nodier à Laybach. Du reste, il ne fut que « directeur chargé de la rédaction du texte français 2 »; les autres éditions avaient leurs rédacteurs spéciaux. On ne trouve ce journal ni à la Bibliothèque Nationale, ni dans aucune autre bibliothèque de France. Mais il en existe à Laybach deux collections, toutes deux, il est vrai, incomplètes : au Musée « Rudolphinum » et à la Bibliothèque du Lycée. Nous n’avons pu en obtenir communication, aussi nous bornerons-nous à reproduire la description faite par un lecteur plus heureux, description inutilisée par les biographes et bibliographes de Nodier. « Ce journal (in-4°, bi-hebdomadaire) comprend deux parties. Dans la première se trouvent les lois, décrets et autres actes de l’autorité, ainsi que les dépêches officielles, matériaux fort intéressants pour celui qui entreprend l’étude de cette période historique. « La partie non officielle ne présente pas moins d’intérêt : car elle était rédigée par un écrivain qui depuis est devenu justement célèbre : Charles Nodier qui, bien que fort jeune encore, avait été nommé conservateur de la Bibliothèque de Laybach et rédacteur du Télégraphe.

1 Charles Nodier, Souvenirs de la Révolution et de L’Empire, Paris, 1850, t. 11, p. 332. 2 Télégraphe officiel, janvier 1813, p. 32. (Cité par M. Tomo Matiç, Archiv für slavische Philologie, 1906, p. 324.)