La Macédoine

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A partir de cette époque, la ligne frontière de

l'Etat d'Etienne Dusan, du côté de l'est, commençait aux

sommets du mont Rilo, suivait les pentes de la montagne de Dospat et, par la ligne de parlage des eaux de la rivière Mesta, descendait à la mer. (1)

Les progrès en Macédoine du roi Dusan n'éveillèrent à aucun moment le mécontentement des Bulgares. Depuis la bataille de Velbuzd, la Bulgarie était, dans une certaine mesure, subordonnée à la Serbie (2). Le roi Dusan était constamment occupé à faire la guerre: tantôt avec Byzance, tantôt axec la Hongrie : si les Bulgares s'étaient sentis forts d'un droit quelconque sur la Macédoine, ils se trouvaient done dans des circonstances favorables pour s'allier à n importe laquelle de ces puissances et pour intervenir non seulement en vue de la défense de la Macédoine, mais aussi en vue de leur propre émancipation de la suprématie serbe. Ils n'en ont

rien fait cependant ; au contraire, ils ont entretenu les

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meilleurs rapports avec le roi serbe même alors que le parents de Pusan n'occupaient plus le trône de Bulgearie. Mais ce qui est de la plus haute importance, en ce qui concerne la Macédoine, c'est que les Bulgares, absojument persuadés que leurs droits n'étaient nullement lésés par l'occupation de la Macédoine par les Serbes, ont directement reconnu les droits serbes sur ce pays. Si les Bulgares avaient considéré les habitants de la Macédoine comme Bulgares, ils auraient certainement élevé une protestation lorsque, en 1346, en territoire même de la Macédoine, l'archevêque de Serbie fut proclamé patriarche « des Serbes et des Grecs », sujets de l'Etat serbe d'alors. Cependant, ils n'ont rien fait de pareil ;

(1) St Novakovitch : La province de Strymon au xiv* siècle. Bulletin de l'Académie royale de Serbie, t NXXXIV: v. du même auteur: Les Serbes et les Turcs au moyen-àge, p. 129.

(2) Le 15 octobre 1343, le roi Dusan adressa au dôoge de Venise, André Dandolo, une lettre qui commence par ces lermes : « Dei gratia Serviae, Diocliae, Chilminiae, Zentae, Albaniae et maritimae regionis rex, nec non Bulgariae imperi partis non modice parliceps et fere totius Romaniae Dominus ». V. Messager de la société savante serbe, t. XI, p. 262-263.

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