La mort de Louis XVII d'après la Registre-Journal du Temple : documents inédits

D'APRÈS LE REGISTRE-JOURNAL DU TEMPLE 11

ce présent, et qui pour son exécution s'est retiré après nous avoir assuré la plus entière discrétion.

À huit heures du soir, le citoyen Dumangin, officier de santé, est venu ainsi qu'il en était convenu avec le citoyen Pelletan. Nous lui avons donné copie de l'arrêté ci-dessus, et nous a assurés de la même discrétion.

LETTRE ÉCRITE AU PRÉSIDENT DU COMITÉ DE SÜRETÉ GÉNÉRALE

« Citoyen, « Aussitôt la réception de votre arrété qui nous a été remis par le secrétaire général du Comité, nous avons donné copie dudit arrêté aux officiers de santé, afin qu'ils s’y conforment. « Tout ce qui nous environne est dans la plus grande sécurité. Nous vous prions de nous instruire de la conduite à tenir à l'égard du commissaire civil de la section de la Réunion qui doit se présenter demain pour nous être adjoint à la garde du Temple pendant vingt-quatre heures, ainsi que des autres mesures que vous croirez convenables aux circonstances », L’ordonnance, à son retour, nous a remis la lettre suivante :

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« Le Comité de Sûreté générale aux citoyens Damont, Gomin et Lasne.

« Du 20 prairial l’an 3, etc.

« Le Comité a reçu votre lettre du jour. Il vous invite à continuer votre « service qui se fera, d'ailleurs, comme à l'ordinaire jusqu’à ce qu'il en « ait autrement délibéré ». -

Aujourd'hui, à midi, le 21 prairial.fl'an 3, etc.

À midi s’est présenté le citoyen Louis Darlot, membre du Comité civil de la section de la Réunion, porteur de pouvoirs dudit Comité pour être adjoint à la garde du Temple pendant vingt-quatre heures. Vérification faite de ces pouvoirs, il a été introduit,

Aujourd'hui, 2i prairial l'an 3 de la République française une et indivisible, à onze heures un quart du matin se sont présentés les citoyens Jean-Baptiste Dumangin, médecin en chef de l’hospice de la Charité et Philippe-Jean Pelletan, chirurgien en chef du grand hospice de l'Humanité, tous deux nommés en vertu d’arrêtés du Comité de Süreté générale à l'effet de traiter le fils de Capet, les susnommés accompagnés des citoyens Nicolas Jeanroi, ancien médecin de la Faculté de Paris, et Pierre Lassus, professeur en médecine, et qui! se sont adjoints pour, conformément à l'arrêté du Comité de Süreté générale en date du 20 prairial, procéder à l'ouverture du corps et en constater l’état. ’Introduits dans la pièce où était l'enfant, avant de procéder à leur opération, ils ont demandé à nous, Gomin et Lasne, chargés de la garde du Temple, si cet enfant était le fils de Louis Capet et si c'était celui qu’on nous avait donné à garder. Avons répondu que oui. Pareille interpellation fut faite au citoyen Damont, commissaire civil de la section du Nord. À répondu qu'il le connaissait pour l'avoir vu plusieurs fois en faisant son service de garde national aux Thuilleries et pour l'avoir vu malade, et vivant à son arrivée au Temple,

où il lui a rendu avec les commissaires chargés de la garde du Temple le

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1 Sic, pour qu'ils.