La patrie Serbe

202 LA PATRIE SERBE

paradèrenf en triomphateurs devant le palais royal. Le général Franck avait eu le grand mérite de traverser la Saye sur ses pontons et d'entrer dans Belgrade évacuée. Ïl adressa un pompeux télégramme offrant au soixante dixième anniversaire de l'Empereur la capitale serbe. Vienne pavoisa; les carillons carillonnèrent ; l'Autriche entière était en liesse; on ayait abattu le dragon yougoslaye, c'en était enfin fini avec ce petit peuple qui levait toujours la tête.

La Serbie est comme le phénix, elle renait de ses cendres. L'Autriche eut un douloureux réveil. Les Aus tro-Hongroïs étaient au moins deux contre un. Les Serbes attendaient l'heure choisie. Le général Michitch remplaça le général Boyovitch à la tête de la Ie Armée et jeta ses soldats en avant contre la menace enveloppante de la droite autrichienne. La petite ville de Pojega, baignée par la Morava, et les crêtes du Souvobor furent indiquées aux troupes serbes comme les objectifs indispensables à saisir. L'énergie serbe chercha la victoire qui devait sauver la Patrie,

Le monde entier admire le geste de S. M. Pierre Karaseorgevitch, du héros, roi d’un peuple de héros. Le souverain latigué faisait une cure aux eaux de VragnskaBagna; il pouvait à peine marcher, mais sa volonté amena une telle réaction qu'il accomplit des prodiges. En toute hâte, il se dirigea vers le front, On le hissa à cheval et il passa parmi les combattants. Le roi disait qu'il déliait ses sujets de leur serment de fidélité envers Sa personne, et qu il les autorisait à rentrer dans leurs foyers, puisque par leur retraite ils semblaient montrer qu'ils en avaient assez de faire la guerre, Mais le souYerain ajouta que tout Serbe appartenait à la Patrie et devait mourir pour elle. Joignant l’action à la parole, le Souverainidescendit dans les tranchées, chercher une