La patrie Serbe

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plombants. Les flèches, les javelots emplissaient l'air de leurs sitflements. Les Grecs affolés ne pouvaient se préserver contre la cascade de rochers qui les écrasait ni contre les déchirures des flèches ; leurs chevaux en se cabrant les renversaient et les jetaient dans les torrents. Devant, derrière, de chaque côté ils étaient cernés par la mort. Aucun secours n'était à attendre de nulle part, pas même du ciel à peine entrevu comme une mince bande d'azur en dessus des montagnes rocailleuses. On assure que quarante mille hommes, au moins, parmi lesquels sept généraux, demeurèrent à jamais immobiles dans les gorges habitées par les vautours. Blessés, harassés, affamés, les derniers Survivants de ce désastre se sauvèrent difficilement. Ils erraient la nuit, s’abimaient aux aspérités des montagnes, se perdaient dans les bois. Ils remorquaient le misérable gouverneur dont l'ignorance les avait guidés à la souffrance et au trépas.

Les clans vivant auprès de la partie supérieure du Drin s'unirent et firent la principauté de Rascie.

Le grand mouvement des croisades allait produire un flux puissant, roulant de l'Occident à l'Orient. Le moyen âge si souvent injustement méprisé, n était peutêtre guère moins savant que le x1x° siècle. Les communications fréquentes entre les nations tantôt amies, fantôt ennemies, leur apprenaient à se connaître. La vie commerciale liait entre eux les royaumes grandissans. Le nombredesnavires marchands augmentait.Surles ruines du vieux monde gréco-romain s'épanouissait la civilisation gothique prête à conduire l'Europe vers les riches floraisons de la renaissance. Maintenant le moyen âge brillait donc dans son éclatante pureté ; le fameux an Mil avait passé sur l'Univers sans apporter

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