La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 93

qu'il va envoyer la force armée au Temple. Et aux autres prisons, enverra-t-il? Silence sur ce point.

« Un membre, qui arrive, raconte ce qui se passe à l'Abbaye : « Les citoyens enrôlés, craignant de laisser leur ville au pouvoir des malveillants, ne veulent point partir que fous les scélérats du 10 août ne soient exterminés. »

Pas de réflexions. |

« Le Conseil arrête que quatre commissaires iront rendre compte sur-le-champ à l’Assemblée de ce qui se passe aux prisons et lui demander quelles mesures on peut prendre pour garantir les prisonniers. »

Le Conseil demande à l'Assemblée quelles mesures il peut prendre. Aucun de ses membres ne connaît donc la loi de la Constituante, toujours en vigueur, par laquelle les municipalités ont en premier lieu le devoir et le droit exclusif de rélablir l’ordre chez elles? Il y a au moins un membre qui la connaît, cette loi, puisqu'il a coopéré à la faire. C’est un ancien constituant et il est présent, puisqu'il va tout à l’heure discourir : Robespierre se tait. Il laisse passer l'énorme bévue du Conseil (si toutefois il n’y a pas calcul, au lieu de bévue).

Supposons que quelqu'un du Conseil eût alors provoqué Robespierre à parler, qu’il eût dit : « Je prie le citoyen Robespierre d'apprendre au Conseil quelles mesures non seulement il peut prendre, mais il doit prendre pour obéir à la loi, d'autant que selon nous, gens de la Commune, l'Assemblée législative n’a plus en main qu'un pouvoir périmé depuis le 10 août, tandis que le peuple nous a donné des pouvoirs illimités : La démarche de la Commune auprès de la Législative serait donc doublement ridicule. » Je me demande ce qu’aurait répondu Robespierre.

Billaud et Robespierre dénoncent le complot en faveur du duc de Brunswick.

Manuel revient de l'Abbaye et rend compte du spectacle douloureux qu’il a eu sous les yeux; les efforts des douze com-