La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

94 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

missaires de l’Assemblée nationale, les siens et ceux de ses collègues du corps municipal ont été infructueux, et n’ont pu sauver les criminels de la mort. Personne (pas même Robespierre et Billaud qui sont des juristes) ne relève ce qualificatif de criminels appliqué à des prévenus.

Le Conseil, à qui on vient d'apprendre les efforts inutiles qu'ont fait les douze commissaires de l’Assemblée et les siens mêmes, procède à la nomination d’autres commissaires, chargés d’aller à toutes les prisons, calmer les esprits et éclairer les citoyens sur leurs véritables intérêts. « On autorise Santerre à envoyer de nombreux détachements autour du Temple et des prisons. » Santerre, qui n’est qu'aulorisé, mais pas commandé, envoie garder le Temple, mais pas du tout les prisons. Nous en aurons la preuve tout à l'heure.

Séance de nuit du 2 au 3 septembre. — « Nomination de commissaires pour faire une visite à l'hôtel de la Force, au quartier des femmes. » — Les commissaires de retour de l'hôtel de la Force rendent compte de ce qui s’y passe. — Ce qui s’y passe n’est probablement pas bien louable, car «ils s’y transporteront derechef, disent-ils, pour tâcher de calmer les esprits ». — Ainsi quand on a employé vainement l’envoi des commissaires, on continue à employer le même moyen. C'est indiquer assez haut qu’on ne veut pas en essayer d’autres plus efficaces!

« La commission du Corps législatif demande des renseignements sur les prisons; nomination de commissaires pour instruire l'Assemblée nationale de l’état des choses et se concerter avec elle sur les mesures à prendre dans ces circonstances. »

Ainsi, nominations sur nominations de commissaires, chargés de calmer les esprits, calmer, rien de plus.

Allons maintenant à l'Assemblée législative. La séance du 2 au soir s’ouvre à six heures. Assez tard dans la séance des officiers municipaux se présentent. Ils annoncent qu'il se fait des rassemblements autour des prisons et que le peuple