La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

96 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

La séance est suspendue à onze heures. Elle reprend à une heure du matin. Le bruit se répand dans la salle que les massacres continuent.

À deux heures et demie, voici les commissaires de la Commune : Truchot, Tallien, Guiraud.

Truchot : « Messieurs, la plupart des prisons sont maintenant vides : environ quatre cents prisonniers ont péri ».

Il n’est pas vrai que la plupart des prisons soient vides (puisqu'on y trouvera encore au moins sept à huit cents personnes à tuer). — « À la prison de la Force, où je me suis transporté, j'ai cru devoir faire sortir tous les prisonniers _ pour dettes. » — Ce qui veut dire qu’il n'a pas essayé de protéger les autres. A la prison de la Force, Truchot a fait sortir vingt-quatre femmes; après quoi : « Pour notre sûreté nous nous sommes retirés car on nous menaçait aussi. » (Ce bon peuple!)

Comment se fait-il que le commandant général ne vous ait donné aucune escorte? Tallien répond à cette question :

« On s’est d’abord porté à l'Abbaye. Le peuple a demandé aux gardiens les registres. » Les prisonniers (prévenus et non convaincus) pour l'affaire du 10 août et pour cause de fabrication d'assignats ont péri d'abord. La députation de la Commune est arrivée. Le procureur de la Commune (Manuel) à employé tous les moyens (de la parole) pour arrêter le massacre. Il à failli se faire massacrer lui-même (Quoi! Cet excellent peuple!) De là le peuple s'est porté au Châtelet où les prisonniers ont été aussi immolés. À minuit on s’est porté à la Force. Nos commissaires s’y sont rendus, ils n’ont rien pu gagner. L'ordre a été donné au commandant général (par qui? Où est-il, cet ordre?) d'y faire transporter des détachements, mais le service des barrières exige un si grand nombre d'hommes qu'il ne reste pas à sa disposition assez de monde pour assurer le bon ordre. — Au reste (affirme Tallien) la juste vengeance du peuple n’est tombée là que sur des scélérats reconnus. »