La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 97

Guiraud : « On est allé à Bicêtre avec sept pièces de canon ». — On a donc trouvé du monde pour en envoyer à Bicêtre, et avec du canon encore ! Et à quoi l’a-t-on employée, cette force ? Guiraud n’en dit rien. Il se rejette sur la justice (encore !) que le peuple met dans sa vengeance. « Plusieurs prisonniers ont été élargis au milieu des cris de vive la Nation, et au cliquetis des armes. » |

Guiraud raconte également comment un tribunal de douze personnes, institué par le peuple, opérait; et il a l’air d’être très satisfait des formes employées par ce tribunal. Aucune discussion, ni observation, ni réflexion dans l’Assemblée législative. La séance est remise à demain.

3 septembre au matin à la Commune. — Nomination de commissaires pour se transporter au palais Bourbon, y pro.téger les Suisses qui y sont enfermés et défendre leurs jours «par tous les moyens possibles ». Le conseil ne s’est jamais exprimé aussi fortement au sujet des prisonniers francais. Le trait est curieux, d'autant qu’à l'Abbaye le peuple à immolé d’abord les Suisses du 10 août. 11 y à une explication, je crois. C’est qu’on a eu l'idée d’enrôler les Suisses du palais Bourbon, au lieu de les massacrer.

La section des Quinze-Vingts demande l'emprisonnement des femmes et enfants des émigrés et la punition des conspirateurs avant le départ des citoyens pour l’armée. Parler d'emprisonnement à ce moment-là est une menace sinistre, et dire qu'on ne partira pas avant la punition des conspirateurs (comme cela, vaguement, sans dire avec précision quels ils sont ni comment on en déterminera le nombre), c’est montrer qu'on n’a pas tant de hâte de courir au secours de Verdun.

« Le conseil passe à l’ordre du jour, motivé, sur ce que les sections peuvent prendre, dans leur sagesse, les mesures qu'elles croiraient indispensables, sauf à se pourvoir ensuite par-devant qui il appartiendra. » Qu'est-ce à dire ? Chaque seclion serait donc autorisée à emprisonner, si bon lui semble,

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