La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

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requérir, qu’il fallait mettre. Les commissaires en question se gardèrent de mettre fin aux massacres en usant des pouvoirs reçus, puisque ces massacres continuèrent au moins jusqu'au 6.

Journée du 3 à l’Assemblée législative (séance du matin). __ L'Asemblée entend d’abord le rapport de M. Baignoux au nom de la Commission, qui est restée assemblée pendant la nuit du 2 au 3. Baïgnoux ne fait que répéter, sans réflexion ni observation, ce qui à été raconté par MM. Tallien, Truchon etGuiraud. L'Assemblée décrète l'insertion de ce rapport au procès-verbal, sans plus. Personne ne prend la parole sur ce rapport.

Séance du soir. — L'Assemblée écoute la lecture d’une lettre de Roland, ministre de l'Intérieur. Roland écrit : « Je viens remplir un devoir sacré dont l'accomplissement peut me coûter cher; mais je n’ai jamais capitulé avec ma conscience... Je sais que les révolutions ne se calculent point par les règles ordinaires, mais je sais aussi que le pouvoir qui les fait doit bientôt se ranger sous l'abri des lois, si l’on ne veut qu'il s'opère une entière dissolution. La Commune provisoire a rendu de grands services (le 10 août), je lui rends volontiers ce témoignage... Mais elle abuse notablement par l'exercice continu d'un pouvoir révolutionnaire qui ne doit jamais être que momentané pour n'être pas destructeur... Et elle nous prépare de grands maux, si elle tarde encore à se renfermer dans de justes limites; voilà un autre témoignage que je rends aussi hardiment que le premier... Le Conseil général, comme son nom l'indique, n’est que pour les délibérations: l’action doit être concentrée dans le corps municipal’, pour être plus une et plus vive. Le maire doit jouir de l'influence qui lui est attribuée par la loi. Cependant les limites respectives continuent d'être oubliées ou méconnues;

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1. Le corps municipal, c’est le maire, le procureur-syndic et les trente-

” deux conseillers.