La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

102 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

les grandes mesures à prendre contre eux, nécessitent une unité d'action, un ensemble qui ne peuvent se trouver dans le conflit des autorités. C’est à l’Assemblée nationale à se prononcer à cet égard avec l'élévation et la vigueur que réclament d'aussi grands intérêts... Le peuple, docile à la voix de ses législateurs dès qu'ils sont au niveau des circonstances, éclairé par eux sur ses intérêts. sentira bientôt qu'il doit honorer son propre ouvrage et obéir à ses représentants. Il en est temps encore, mais il n’est plus un moment à perdre. Que les législateurs parlent, que le peuple écoute, et que le règne de la loi s’établisse.… Je demande ma démission, et je la donne, si quelqu'un est reconnu pouvoir mieux occuper ma place, ou que le silence des lois m'’interdise toute action. » (Double salve d’applaudissements.)

Peu après Servan et Roland se présentent ensemble.

Discours de Servan : « Nos ennemis ont pensé que leurs moyens les plus victorieux contre nous seraient de nous désunir. Aussi devons-nous leur attribuer les désordres, les défiances qui nous font gémir chaque jour. Quelles suggestions perfides n’emploie-t-on pas pour nous égarer! Quels moyens ne met-on pas en usage pour nous détruire mutuellement! Ici ce sont des signataires de certaines pétitions qui sont désignés à la vengeance du peuple; là ce sont des propriétés menacées. Tandis que l’on répand dans les départements frontières que le duc de Brunswick! est appelé au trône de France, on répand dans Paris que Louis XVI doit y remonter. »

Servan propose entre autres choses : 1° Que l’Assemblée envoie des commissaires dans toutes les sections de Paris pour les éclairer; 2° Que la garde nationale soit constamment sous les armes en nombre suffisant pour maintenir l’ordre; 3° Que Paris soit illuminé pendant la nuit.

Gensonné, quelques instants après, apporte à la tribune

‘ {. Allusion évidente au propos de Robespierre.