La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 103

un.projet qui répond aux propositions de Servan. Parmi les considérants de ce projet, quelques phrases sont à relever : « Considérant que l’un des plus grands dangers de la Patrie est dans le désordre et dans la confusion; que, sûr de résister aux efforts de ses ennemis, le peuple français ne peut se préparer de revers qu'en se livrant aux accès du désespoir et aux fureurs de la plus déplorable anarchie... Considérant que les plus dangereux ennemis du peuple sont ceux qui cherchent à l’égarer, à le livrer à l’excès du désespoir, et à le distraire des mesures ordonnées pour sa défense! ; considérant enfin combien il est urgent de rappeler le peuple de la capitale à sa dignité, à son caractère et à ses devoirs, l'Assemblée nationale décrète. …

Les premiers articles de ce décret rappellent à la Municipalité, au Conseil général de la Commune, au commandant général de la garde nationale, qu'ils ont la responsabilité dans Paris du maintien de l’ordre, de la süreté des personnes et du respect des propriétés.

Article V. — « La Municipalité, le Conseil général de la Commune, les présidents de chaque section, le commandant général de la garde nationale, les commandants des sections, se rendront dans le jour à la barre de l'Assemblée nationale, pour y prêter individuellement le serment de maintenir de tout leur pouvoir la liberté, l'égalité, la sûreté des personnes et des propriétés.

Article VI. — Les présidents de chaque section feront prèter le même serment aux céfoyens de leur arrondissement. Article VIT. — Dans toute la France, les autorités cons-

tituées prêteront le même serment et le feront prêter par les ciloyens.

L'Assemblée nomme 48 députés qui iront, chacun dans l’une des 48 sections de Paris, porter son décret.

Viennent ensuite les pétitionnaires dont nous avons parlé,

1. C’est une allusion aux propos qui circulent, qu’on entend répéter à la Commune, aux Jacobins, dans les sections dévouées à la Commune : « Ve partons pas en laissant derrière nous des traitres et des meurtriers possibles ».