La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 105

Un incident de cette séance est tout à fait intéressant pour notre sujet. II montre à quoi la Commune occupe la garde nationale de Paris, hors de Paris et même hors du département de la Seine, au moment même où la Commune s'excuse, sur le défaut d'hommes, de ce qu’elle ne réprime pas les massacres :

Des gardes nationaux de Paris viennent se plaindre de l'incivisme des habitants de Clermont-en-Beauvaisis. Leur orateur dit :

« Des détachements de Paris parcourent les campagnes des environs, visitent les châteaux et les maisons suspectes. Obéissant au décret du 30 août (?), ils en enlèvent les armes. C'est ainsi qu’à Chantilly et dans d'autres maisons des ci-devant princes, nous avons désarmé les valets de ces traitres, saisi les papiers et mis en élat d'arrestation de nombreux prêtres réfractaires. Nous nous sommes emparés des chevaux de selle pour être employés à l’armée et nous avons mis de côté plus de 10 000 aunes de toile que nous avons recueillies pour faire des tentes. »

Seule la municipalité de Clermont les a arrêtés. Les pétitionnaires demandent justice contre elle. Le président accorde les honneurs de la séance à ces braves citoyens qui viennent de commettre autant d’illégalités que d'actions énoncées, et à qui on ferait justice en les envoyant devant le tribunal correctionnel !

Ces actes sont illégaux, et en deux façons :

1° La Commune de Paris et ses agents n’ont aucun genre de pouvoir d'administration ou de gestion hors du territoire de la Commune; 2° Les municipalités, sans exception aucune, ont certains pouvoirs déterminés par la loi Gensonné que nous avons vue; mais ces fonctions ne s’exercent que sur les individus à la fois étrangers à leur commune et suspects de complot contre la sûreté de l'État.