La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 107

Roland, qu’elles retireront leur adhésion aux membres de la Commune, s'ils violaient la volonté de l’Assemblée, et qu’elles n'ont pas renversé le despotisme de Lafayette pour subir celui d’un officier civil. L'Assemblée reconnaissante décrète que mention honorable sera faite au procès-verbal de la conduite des sections de Paris.

Mais voici une nouvelle qui tempère la satisfaction de l’Assemblée.

C’est un billet des grands procurateurs de la Haute Cour ainsi Conçu : « Nous avons la douleur de vous envoyer le procès-verbal qui vous prouvera jusqu'à quel point la loi a été violée par ceux-là mêmes à qui vous en aviez confié l’exécution : les prisonniers d'Orléans sont en route pour Paris'!»

Séance du soir. — Une députation de 16 citoyens envoyée par le peuple, qui garnit la terrasse des Feuillants, est admise à la barre. L’orateur dit : « Une affiche qui a pour titre Marat l'ami du peuple a été publiée avec affectation dans Paris et particulièrement près du lieu de vos séances. Elle a révolté le peuple qui, à l’unanimité (?) et par acclamations nous a députés vers vous pour vous la dénoncer.

« Cette affiche désigne aux électeurs ceux qui, au jugement de Marat, doivent être appelés à la Convention et ceux qui doivent être rejetés. L'Assemblée constituante et notamment l’Assemblée législative y sont peintes des plus noires couleurs. Marat signale particulièrement Guadet, Vergniaud, Condorcet, Brissot, Delacroix, Lasource, comme des députés infidèles. Enfin Marat espère que, dans le nombre de ceux qui méritent les suffrages populaires, ses services ne serontpas oubliés. » L'orateur ne peut se persuader que cette affiche soit vraiment l’œuvre de Marat, ami sage et zélé du peuple en 1789 et 1790.

Le président : « C’est aux tribunaux à punir cette espèce de délit de presse. L'Assemblée ne saurait s’en occuper. »

1. Voir notre page 49.