La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

108 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

Delacroix réclame l’ordre du jour motivé sur ce que les injures et les calomnies de Marat honorent les bons citoyens.

L'Assemblée passe à l’ordre du jour.

Le placard de Marat était insultant pour l’Assemblée. Il était plus qu'insultant, menaçant pour la sécurité des députés qu'il signalait nommément comme #n/fidèles. Songeons que les mêmes hommes avaient déjà été dénoncés au peuple comme complices de Brunswick; Robespierre, Marat, les deux idoles d’un certain peuple, s’accordaient pour les accuser de trahison. Et l’on massacrait encore!

Cependant la Législative respecte en Marat la liberté de la presse. La Commune est une souveraine plus ombrageuse. Rappelons-nous comment elle vient tout à l'heure de traiter les citoyens Duplain, Geoffroy et Mme Geoffroy. Notons aussi, pour nous en souvenir plus tard, que les Girondins ne sont pas, au moins en cette occasion-ci, les agresseurs.

Rovère, au nom de la commission des douze, présente un décret (qui est adopté) par lequel les barrières de Paris sont ouvertes. Voici les considérants de ce décret : « Si les barrières restaient plus longtemps fermées, les approvisionnements de Paris seraient bientôt insuffisants.

« Les habitants des environs, trompés par la malveillance, craignent d’entrer dans cette ville et de n'en pouvoir plus sortir. » — Ils ne sont pas si trompés, puisqu’en effet on les retient. — « Les ouvriers du camp sont arrêtés aux barrières et obligés de rester dans Paris. Le commerce souffrirait d’une plus longue stagnation... Les femmes et les enfants de nos citoyens, partis pour la frontière, ne peuvent aller choisir dans le centre du royaume un asile contre les incursions de l’ennemi. Si ces entraves se prolongeaient, ce serait une véritable calamité pour la ville de Paris. » Voilà comment Rovère, qui est pourtant un Montagnard, apprécie la sagesse des administrateurs de la Commune.

«€ Dorénavant, dit le décret, si la Commune croit devoir