La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 109

fermer les barrières, elle sera tenue d’en avertir sur-le-champ le pouvoir législatif. »

On avait demandé que la faculté de fermer les barrières fût réservée à l’Assemblée; Thuriot fait rejeter cette idée. Il a toujours peur que la Commune paraisse subordonnée à l'Assemblée.

6 septembre 92. Séance du matin. — Le maire Pétion vient exprimer ses espérances d’un avenir meilleur. « Tout promet l'ordre et la paix et la concorde. » Et puis, il a pris des mesures sur lesquelles il compte. Quant au passé, lui aussi, il laisse un voile dessus. — Il semble qu’en effet les massacres aient cessé à partir de ce jour, mais assez tard (sauf à la Force).

Voici venir une députation de la section du Mail. L’orateur de la députation expose que la section du Marais, ayant pris sous sa sauvegarde les signataires des pétitions (dites des 8 000 et des 20 000), a invité la section du Mail à suivre son exemple. La section du Mail a décidé en effet d'accorder sa protection aux pétitionnaires susdits. De plus elle à arrêté que les listes imprimées ou manuscrites, qui portent les noms de quelques-uns de ses membres, seront détruites: « La section du Mail, dit l'orateur, considère que l'arrêté ci-dessus contient, dans les circonstances où se trouve la patrie, des principes de justice, d'union, de fraternité, propres à réunir toutes les forces de la nation contre les ennemis de la chose publique. » D'où il faut conclure que ceux, qui poursuivent obstinément les pétitionnaires, font une œuvre d'injustice et de haine propre à diviser les forces de la nation — et cela est évident.

Dans l'arrêté de la section du Mail figurent les mots d'après la loi qu'il convient de remarquer. Il était en effet inscrit dans la constitution que le droit de pétition était sacré, intangible. Mais les intolérants l’interprétaient ainsi : faites des pétitions tant que vous voudrez, vous êtes libres;