La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

110 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉYVOLUTIONNAIRE DE PARIS

après ça, si votre pétition ne nous convient pas, nous tàcherons de vous faire emprisonner, et même au besoin, massacrer ; Car nous avons des principés, et le mot de liberté toujours en bouche, et aussi celui de concorde... mais seulement pour ceux qui pensent comme nous.

Brissot pose une question : Dans plusieurs départements, les assemblées électorales, légalement réunies pour nommer seulement les députés à la Convention, voudraient profiter de l'occasion pour faire encore d’autres élections. Brissot pense avec la commission extraordinaire qu'il faut les arrêter dans cette voie.

Cambon est d'avis contraire :-« Nous ne devons, dit-il, ni attaquer ni laisser usurper la souveraineté du peuple. Lorsque le peuple est en assemblées primaires, il exerce toute sa souveraineté. On 1e peut y mettre de bornes. Si le peuple a donné mandat aux électeurs de renouveler les ‘administrations, l’Assemblée législative n’a pas le droit d'annuler les actes quelconques faits par les électeurs! »

M. Crestin : « Sans doute le peuple est souverain, mais il ne peut exercer sa souveraineté que collectivement. Permettre que des assemblées primaires donnent mandat à des électeurs pour destituer des fonctionnaires publics, ou désorganiser des administrations, c’est permettre que chaque assemblée primaire exerce le pouvoir souverain dans son arrondissement. Si, sur les 44000 assemblées primaires, quelques-unes méconnaissaient l’Assemblée nationale et refusaient ses lois, ce serait un acte illégal et un acte attentaloire à la souveraineté du peuple français. La souveraineté : comme l'entend M. Cambon serait la désorganisation de l'empire. »

Il est de toute évidence que l’idée de Cambon aurait conduit à un magnifique cas de fédéralisme : 44 000 communes maîtresses chacune chez soi!

1. Voilà à quel point d'irréflexion en étaient des esprits bien intentionnés, d’ailleurs, comme Cambon.