La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 119

de l'Intérieur Roland ou par quelque agent investi de pouvoirs nouveaux et extraordinaires, ce que la Commune manquait à faire? — Le ministre Roland... il était parfaitement désobéi dans Paris; il ne pouvait seulement pas obtenir, ni des gens de la Commune ni des juges de paix (notons ce détail), qu'on vint concourir avec lui'à une simple levée de scellés — que les gens de la Commune avaient fort bien mis sur des propriétés non pas communales, mais nationales. — Le 2 septembre au soir, une bande d'hommes du peuple avait envahi son hôtel, sous le prétexte invraisemblable d'y trouver des armes. Après avoir perquisitionné, non sans insolence, cette bande, ne trouvant pas ce qu’elle cherchait en réalité — le ministre — était partie, emmenant comme otage l’un des employés de Roland.

Ce soir là déjà, ou en tous cas le lendemain, un mandat d'amener pris par la Commune contre Roland existait sûrement, puisque, le 4 septembre, Danton fit annuler ce mandat. Roland ne sut qu'après coup qu'il avait été sur le point d'être arrêté; mais, dès le 2, il était assez averti, et par l'invasion de son ministère, et par le discours calomnieux de Robespierre à la Commune, discours qui le visait assurément avec les autres Girondins; il savait à quelles gens il avait affaire; il sentait que, loin de pouvoir protéger, il avait besoin lui-même d’être protégé.

Roland ne dut apprendre, comme la masse des députés d’ailleurs, l'étendue réelle des massacres que le 3 septembre, vers six ou sept heures du matin. Qu'allait-il faire? — Il n'avait absolument aucune force matérielle à sa disposition. Il envoya une réquisition au maire de Paris sans tarder, car, à neuf heures, il était en mesure d'écrire à l’Assemblée, en lui envoyant la réponse du maire.

Le maire, dans cette lettre, annonce qu’il n’a appris les événements de la nuit qu’au moment où il n’y avait plus de remède. Craignant qu'on ne se portàt au Temple, le maire, Pétion, a requis le Commandant général Santerre; celui-ci s'est porté