La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 129

à

Le 4, Roland connaït les massacres du 3; il commence à comprendre : il écrit à Santerre la lettre que voici : « Au nom de la nation et par ordre de l’Assemblée et du Pouvoir exéeutif, je vous enjoins, monsieur, d'employer toutes les forces que la loi met dans vos mains pour empêcher que la sûreté des personnes et des biens soit violée. Je mets sous votre responsabilité tous attentats commis sur un citoyen quelconque de la ville de Paris. Je vous envoie un exemplaire de la loi qui vous ordonne la surveillance et la süreté que je vous recommande; j'informe l’Assemblée et le Maire de Paris des ordres que je vous transmets. »

C'est ici en regard de Roland qu'il faut voir le grand coupable, le commandant général Santerre, ce héros du 10 août (qui est plus véritablement le héros des journées de septembre). A la lettre de Roland du # il répond (le # au soir ou le 5 au matin) :

« Monsieur le Ministre. Je reçois à l’instant votre lettre, elle me somme, au nom de la loi, de veiller à la sûreté des citoyens : vous renouvelez les plaies dont mon cœur est percé, en apprenant à chaque instant la violation de ces mêmes lois et les excès auxquels on s’est livré. » — Santerre parait si malheureux que vraiment c’est cruauté à Roland de lui rappeler son devoir!

«J'ai l'honneur de vous représenter qu'aussitôt la nouvelle que le peuple était aux prisons, j'ai donné les ordres les plus précis aux commandants de bataillon‘ de former de nombreuses patrouilles, ainsi qu'aux commandants du Temple et autres voisins de la demeure du Roi et de l'hôtel de la Force, à qui j'ai recommandé cette prison » — qui n’était pas encore attaquée. « Je vais redoubler d'efforts auprès de la garde nationale et je vous jure que, si elle reste dans l'inertie, mon corps servira de bouclier au premier citoyen qu’on voudra insulter. »

1. Santerre, habilement, mêle aux assertions fausses un fait vrai : il a défendu

le Temple qui n’était point attaqué. 9