La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

130 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

Santerre accuse la Garde nationale, et avec elle Paris. Est-ce que la Garde nationale (indirectement accusée par lui) lui a refusé obéissance? I le dit, ou ce qu’il dit ne signifie rien. Il a donné des ordres aux commandants de bataillon! Ces ordres, on ne les a jamais vus! Que ne se mettait-il luimême à la tête d’un bataillon (un seul eût suffi). Il s’est bien rendu de sa personne au Temple où il n’y avait rien, mais il n’a pas été aux prisons. Il répond le # ou le 5 au matin que son corps servira de bouclier : on massacre le 5 et le 6. Son corps ne s'est pas exposé à la moindre égratignure.

La défense de Santerre, celle qu'ont à l’époque présentée ses amis de la Commune et lui-même et que, de nos jours, les historiens favorables à la Commune présentent encore, cette défense est contradictoire. Dès la première heure, par la bouche de Tallien (nous l’avons vu), Santerre a allégué une impossibilité d'agir contre les massacreurs, à savoir qu'il était besoin de toutes les forces de Paris pour garder les barrières. — Cela étant, il n’a pas dû faire des réquisitions, inexécutables selon lui. — Il dément ainsi la lettre où il dit, à Roland, avoir fait des réquisitions. Nos historiens n’ont pas fait attention que Santerre était beau-frère de Panis, incontestable disciple de Marat, fauteur capital des massacres. Ils n'ont pas fait davantage attention à ce fait que, dès la première heure, la Commune, en prenant publiquement le parti d'abandonner les prisonniers politiques, indiquait à Santerre la conduite à tenir. Requérir la Garde nationale, d’ailleurs, n'avait aucun sens si on ne lui donnait en même temps le droit d'employer la force; or c'était en revenir à l'emploi de la loi Martiale. Personne n’en voulait plus, dans ce monde-là, nous en avons des preuves de reste.

Roland, Louvet ont dit publiquement à l'Assemblée que Santerre n'avait fait aucune réquisition, sans être démentis. Et enfin, ces réquisitions, où sont elles? qui les a vues? Des historiens comme Hamel les affirment. Que ne donnent-ils la copie d’une de ces réquisitions ?