La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 457

que Couturier donne satisfaction à la section, en montrant l’ordre qu’on lui a demandé. Reboul, Girondin, dit ironiquement : « Il faut décréter que l’on prendra des passeports pour les chevaux! » — On rit. — Saladin : « La section n’a de droit de surveillance que sur ses membres et non sur les passants’ Je pourrais prouver que cette surveillance est très dangereuse pour la capitale, et que ces inquisitions en éloigneront tous les citoyens aisés. La municipalité et le pouvoir exécutifs doivent seuls connaître de cette surveillance. »

L'Assemblée passe néanmoins à l’ordre du jour. Pourquoi? Évidemment elle est fatiguée et honteuse de protester en vain contre les empiétements de la Commune et des sections. La fatigue morale, le découragement de la législature sont ici tout à fait sensibles.

Une lettre de Roland à l’Assemblée : « Il se fait journellement des dilapidations dans les domaines nationaux... L'hôtel de Coigny et plusieurs autres, qui appartiennent à la Nation (comme bien d’émigrés), ont été dépouillés. Tous les jours de nouveaux visages se présentent, avec l'écharpe municipale et des ordres d'enlever ou de briser les portes. Je ne dispute pas sur les droits de la Commune: cependant elle n’en a pas plus sur les domaines nationaux que les communes de Perpignan ou de Gravelines... Il me semble encore que l’écharpe municipale ne saurait autoriser aucun déplacement, aucun enlèvement, d'autant qu'on abuse étrangement.... Certainement beaucoup de gens n’ont pas le droit de porter ce signe municipal qui s’en revêtent et font faire ou font eux-mêmes des enlèvements journaliers. — Je prie donc l’Assemblée, puisqu'elle a mis la garde de ces objets sous ma responsabilité, de rendre un décret qui abolisse toute autre surveillance que celle du ministre de l’Intérieur. »

Masuyer : «Je convertis en motion la demande du ministre de l'Intérieur. Si l'Assemblée ne prend pas une mesure vigoureuse, on ne peut plus rester à Paris. On en fait un