La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

164 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

n'est pas organisée. Le service des sections armées se fait mal; les postes ne sont pas suffisamment garnis; il n'y a pas de mot d'ordre; il se forme des fausses patrouilles qui causent des désordres, etc.

L'Assemblée décrète que les officiers municipaux et le commandant de la Garde nationale seront mandés sur-lechamp à la barre de l’Assemblée, et que les 48 sections seront prévenues d’avoir à exécuter sans délai les ordres de l’Assemblée. Lasource prend la parole au nom de la Commission extraordinaire : « La patrie a dans Paris des ennemis de toute espèce. Ils se présentent sous toutes les formes... ils se décorent des titres les plus respectés; ils affectent même les opinions les plus populaires... Plus le moment où la Convention doit se réunir approche, plus leur rage s’agite. La commission veut faire à l’Assemblée un rapport général, et, pour y parvenir, elle a invité tous les fonctionnaires et les commandants des sections à se réunir ce soir dans le lieu de ses séances; c'est le résultat de cette conférence que nous vous offrirons.

« Il existe un système de tout désorganiser; il existe un projet pour empêcher la Convention de s’assembler. On n’a pu enchaïner la France; on veut la déshonorer; on fait courir le bruit que les députés de la législature actuelle seront égorgés; des émissaires répandus dans les départements accréditent cette calomnie. (Lasource désigne évidemment les commissaires envoyés par la Commune.) — Voulez-vous savoir quel est le but de ces manœuvres? D'intimider les membres de la Convention pour les empêcher de se réunir, de détruire ainsi le centre d'unité, et préparer par là l’arrivée des troupes ennemies. Pour dernière ressource, on veut piller et incendier Paris. Les bons citoyens veillent sans doute pour déjouer toutes ces conspirations.... Que le peuple sache donc que tous ceux qui lui conseillent le crime sont ses véritables ennemis!... On ne peut trop le répéter, désunis, nous