La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 165

sommes vaincus; réunis, nous pouvons donner la liberté à l'Europe entière. »

Plusieurs citoyens armés se présentent à la barre; ils se plaignent que tous les postes des Tuileries soient abandonnés. Il n’y a de sentinelles à aucune porte du château, et les brigands pourraient encore s’y introduire, — L'Assemblée, par décret, envoie ces citoyens zélés avertir le maire et le commandant, — On fait lecture d’une lettre du maire de Paris :

« Hier, au Carrousel, au milieu des décombres des maisons qu'on a démolies, le public aperçut l'ouverture d’une cave. Plusieurs personnes y descendirent et s’y enivrèrent. On ouvrit une autre cave où il y avait des tonneaux d'huile. Quelques-uns furent emportés. Instruit de cette violence, j'arrivai sur la place; je parlai au peuple; je parvins à le dissiper... » i

Les prisonniers de Sainte-Pélagie adressent à l'Assemblée une pétition pour la supplier, en attendant leur jugement, de veiller à leur sécurité. Ils craignent à chaque moment d'être égorgés.

Vergniaud prend la parole au nom de la Commission extraordinaire. « S'il n’y avait que le peuple à craindre, je dirais qu'il y a tout à espérer, car le peuple est juste et il abhorre le crime. Mais il y a ici des satellites de Coblentz, il y a des scélérats soudoyés pour semer la discorde... Ils ont frémi de la démarche fraternelle que vous avez faite auprès des sections et de son succès... Ils ont dit : On veut faire cesser les proscriptions; on veut nous arracher nos victimes; on ne veut pas que nous puissions les assassiner.….. Eh bien, ayons recours aux mandats d'arrêt. Dénonçons, arrêtons, entassons dans les cachots ceux que nous voulons perdre. Nous agiterons ensuite le peuple, nous lâcherons nos sicaires et dans les prisons nous établirons une boucherie de chair humaine!

« Et savez-vous comment sont décernés les mandats d'arrêt? La Commune de Paris s’en repose à cet égard sur son comité