La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

166 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

de surveillance. Ce comité de surveillance donne à des individus le terrible droit de faire arrêter ceux qui lui paraïtront suspects; ceux-ci le subdélèguent encore à d'autres affidés dont il faut bien seconder les vengeances, si l’on veut en être secondé soi-même... Les Parisiens aveugles osent se dire libres! Ah! ils ne sont plus esclaves, en effet, des tyrans couronnés, mais ils le sont des hommes les plus vils, des plus détestables scélérats..…. Il est temps de briser ces chaînes honteuses..….. Et nous aussi nous dirons : périsse l’Assemblée nationale et sa mémoire, pourvu que la France soit libre! » (Les députés se lèvent par un mouvement unanime en criant : Oui! oui! Les tribunes les imilent.) — « Je demande que les membres de la Commune répondent sur leurs têtes de la sûreté de tous les prisonniers. » L'Assemblée décrète unanimement la proposition. — Unanimement! La Montagne n’a donc pas protesté. Elle ne le pouvait guère, à la facon dont la question était posée.

Ce discours n'est pas le rapport promis (le début le dit): c’est l’improvisation d’un homme dont la sensibilité vient évidemment d’être surexcitée par la pétition des prisonniers.

Députation de la Commune, avec le maire Pétion. — Le maire : « Ce n’est pas le peuple qui se livre à cet excès, ce sont des hommes perfides qui se mêlent au milieu de lui... J’ai appris qu'il y avait de la fermentation autour des prisons. Je me suis rendu à la Conciergerie et le peuple a promis que tous les prisonniers seront respectés... J’ai donné les ordres les plus précis et les plus vigoureux. M. le commandant général était absent. (Il l’est généralement quand il y a des troubles autour des prisons.) Je ne doute pas qu’il ne vienne bientôt vous rendre compte des mesures qu’on aura prises. Dans ces moments de crises, il importerait que les magistrats fussent les premiers avertis. — Eh bien, je le dis avec douleur, c’est toujours moi qu'on avertit le dernier. Les citoyens devraient toujours se porter à la Municipalité; ils me trouveraient toujours prêt. » — Voilà donc un maire qui ne compte