La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 167

pas du tout sur ses agents. C’est une figure vraiment tragidu que celle de ce maire!

Le président lit au maire le décret que Vergniaud à fait voter, par lequel tous les membres de la Commune répondent sur leur tête de la sûreté de tous les prisonniers. — Pétion : « On regarde à tort les mandats d'arrêt comme émanant de la Commune. Elle ne sait pas un mot de ce qui se passe dans son comité de sûreté. » — Vergniaud : « En vertu de la loi, la Commune ne peut déléguer à un comité de surveillance le droit de décerner des mandats d'arrêt. Si elle a un comité qui prépare et décerne les mandats d'arrêt, elle doit au moins s’en faire rendre compte et en instruire les autorités supérieures. »

Santerre arrive. 11 assure que les désordres dont on menace n’auront pas lieu : « La Garde nationale est active; elle ne refuse aucun service. Cette nuit, quand j'ai été instruit du vol (du garde-meuble), j'ai requis une force nombreuse, et, deux heures après, toutes Les barrières étaient gardées. » — Absolument comme au 2 septembre; lorsqu'il se passe quelque chose au centre, Santerre envoie sa troupe aüx barrières. «Je vais encore doubler la force. C’est un reste d’aristocratie qui expire. Ne craignez rien, elle ne pourra jamais se relever! » — « Le vol du garde-meuble est un reste d’aristocratie qui expire », quelle explication que celle-là! — Et quelle manière de sé conduire : Santerre laisse le garde-meuble sans gardien ; il laisse les voleurs faire le coup; mais après le vol il ferme les barrières de Paris, et il vient rassurer l’Assemblée contre le retour de l'aristocratie. Et l’Assemblée le tient quitte après cette misérable défaite !

Dès le soir de ce jour, le Conseil général de la Commune prend des résolutions qui semblent prouver que l’éloquence de Vergniaud lui a inspiré une crainte salutaire. Mais je croirais volontiers, pour mon compte, que la divulgation faite par la municipalité d'Amiens a encore opéré davantage. Quoi qu'il en soit, le Conseil général de la Commune a pris l'arrêté sui-