La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

178 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

vœu unanime des sections d'Orléans. « Ces sections, par un acte éclatant de leur souveraineté, ont suspendu des officiers municipaux qui avaient perdu leur confiance... Les grains étaient publiquement accaparés.. Ces officiers avaient désapprouvé le mouvement du 20 juin... Enfin ils viennent de déployer le drapeau rouge. Les citoyens sont menacés par les satellites qui entourent avec du canon la forteresse municipale. » Bref, la députation demande que la Convention consacre la suspension de la municipalité d'Orléans. Plusieurs députés réclament le renvoi à la Commission extraordinaire pour plus ample informé, mais Danton se lève : « Vous venez d'entendre les justes réclamations de toute une Commune contre des magistrats prévaricateurs ». Qu'en sait-il? — «Il ne s’agit pas de traîner cette affaire par des renvois à des commissions, il faut, par une décision prompte, épargner le sang; il faut faire justice au peuple, pour qu'il ne se la fasse pas lui-même. Il ne faut pas hésiter à frapper du glaive des lois » — mais cela, c’est du sang, ce me semble — « des magistrats qui ne savent pas faire à la tranquillité publique le sacrifice de leurs intérêts particuliers. Dans de pareilles circonstances, l’homme bien intentionné cède à la volonté fortement prononcée de tout un peuple. » — En effet, le peuple s’est ici prononcé assez fortement. « Je demande qu’à l'instant trois membres de la Convention soient chargés d'aller à Orléans vérifier les faits. » — A la bonne heure, mais alors que n’attendez-vous que les faits soient vérifiés. — « Et s’il est constaté que les municipaux d'Orléans aient fait à Orléans ce qu’a voulu faire à Paris, dans la journée du 20 juin, un département contre-révolutionnaire, il faut que leur tête tombe sous le glaive des lois. Que la loi soit terrible, et tout rentrera dans l’ordre. Prouvez que vous voulez le règne des lois, mais prouvez aussi que vous voulez lé salut du peuple et surtout épargnez le sang des Français. »

1, Ils racontent à leur manière les faits que nous avons exposés.