La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 179

__ À moins qu'ils ne soient magistrats, comme vous voyez! Ce discours, où Danton demande une information plus ample, dont il a d'avance préjugé le résultat par ces expressions de justes réclamations et de magistrats prévaricateurs, ce discours est applaudi généralement dans l'Assemblée. De tous les côtés, dans tous les partis, on convient que les populations supportent impatiemment les administrateurs, départementaux, municipaux, et les juges nommés sous le tyran; les populations estiment qu'il faut renouveler tout cet immense personnel, parce qu'on en a supprimé le chef. Quelques membres seulement se montrent effrayés des conséquences que peut avoir pour la tranquillité publique cette vaste mue administrative.

Tallien élève la voix contre la réélection générale des municipalités; mais on voit bien qu'il ne songe qu’à la Municipalité de Paris qu’il voudrait conserver. — Quelques membres parlent contre le renouvellement immédiat, comme Billaud, parce que, disent-ils, ils espèrent de la constitution future, qu’au lieu de renouveler certaines institutions, elle les abolira. Après les administrations, on met en débat les tribunaux, les justices de paix et le débat devient assez vif. Plusieurs députés, et au premier rang Danton, combattent l'idée d'imposer aux juges une éducation spéciale. Danton veut que le peuple puisse faire un juge de n'importe quel homme. La science du droit n’est pas nécessaire pour bien juger. Chasset n’est pas de cet avis; ni Vergniaud. Lanjuinais finit par dire à tous ces discoureurs un mot de bon sens : « Voulez-vous faire des lois à la minute ou des lois composées avec réflexion... — La Convention renvoie, à un comité qu’on nommera, la charge de présenter un projet de loi sur les moyens d'exécution des choses votées en principe (et bien légèrement); à savoir 1° le renouvellement des administrations et des tribunaux; 2° que les juges pourront être choisis parmi les citoyens, indistinctement.

La Convention apprend le lynchage de Châlons (que nous