La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 189

23 septembre. — La question à l’ordre du jour c’est cette garde que Buzot a proposée. Merlin de Thionville en prend occasion pour demander qu’on éclaircisse un point menaçant : « YŸ at-il parmi nous des individus assez pervers pour demander le triumvirat ou la dictature ? Lasource m'a dithier qu'il existait un parti dictatorial. »

Lasource : « Je n’ai point parlé précisément d’un dictateur, mais d’un pouvoir dictatorial auquel je vois tendre quelques hommes, avides de domination... J'interpelle à mon tour le citoyen Merlin. N’est-il pas vrai que lui-même m'a averti en confidence un de ces jours que je devais être assassiné, ainsi que plusieurs de mes collègues, au moment où je rentrerais chez moi? La Convention a besoin d'une garde, non pas contre le peuple de Paris, mais contre les assassins. Je voterai pour que tous les départements concourent à la garde du Corps législatif. Je crains le despotisme de Paris. Je ne veux pas que Paris, dirigé par des intrigants, devienne ce que fut Rome dans l'empire romain. Il faut que Paris soit réduit à son quatre-vingt-troisième d'influence comme chacun des autres départements. Jamais je ne consentirai à ce qu'il tyrannise la République, comme le veulent quelques intrigants… J'en veux à ces hommes qui n’ont cessé de provoquer les poignards contre les membres de l’Assemblée législative, à ces hommes qui, le jour où se commettaient les massacres, ont porté la scélératesse jusqu’à décerner des mandats d'arrêt contre huit députés à la Législative... Je ne désigne ici personne. »

Ce n’est pas tout à fait exact; Lasource désigne assez clairement par le mot mandat d'arrêt les membres du comité de surveillance de la Commune. — « Je le répète, je crois qu'il existe un parti qui veut dépopulariser la Convention, qui veut la dominer et la perdre, qui veut régner sous un autre nom (que celui de royauté) en réunissant le pouvoir national entre les mains de quelques individus. » — Cette fois il y a là du vrai et même du vrai évident. Rebecquy : « Le parti