La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

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qu'on vous a dénoncé, dont l'intention est d'établir la dictature, est celui de Robespierre. Voilà ce que la notoriété publique nous à appris à Marseille; j'en atteste mon collègue, M. Barbaroux. » — Danton intervient. Je relève tous les points essentiels de son discours : 1° C’est un beau jour pour la république que celui qui amène une explication fraternelle au sein de cette assemblée. (Elle n’a pas l’air si fraternelle que Danton veut bien le dire.) 2° S'il y avait ici un homme assez pervers pour vouloir dominer son pays, sa tête tomberait demain par un jugement de la Convention (à moins que cet homme ne füt plus fort que la Convention). 3° Il faut que cette accusation soit précise et que les accusateurs la signent. (Rebecquy annonce qu'il va la signer.) 4° Lui, Danton, ne cherchera pas à justifier chacun des membres de la députation de Paris, qu'on semble vouloir inculper. Il ne parlera que de lui. 5° Apologie de sa conduite, à lui Danton, depuis trois mois ; apologie assez courte et assez sobre. 6° IL existe dans le parti républicain un homme exagéré, c’est Marat. Trop longtemps on l’a accusé, lui, Danton, de faire les articles de Marat. Mais en réalité Marat et lui, Danton, ne sont pas d'accord, Pétion peut en témoigner. T° Quelques autres républicains sont également exagérés, mais pour quelques individus, il ne faut pas accuser une députation tout entière. 8° Faisons tourner cette discussion au profit de l'intérêt public; portons une loi qui prononce la peine de mort contre quiconque se déclarerait en faveur de la dictature ou du triumvirat. — Puis il ajoute : « On prétend qu'il est parmi nous des hommes qui ont l'opinion de morceler la France: . prononçons la peine de mort contre leurs auteurs. La France doit être un tout indivisible. »

Billaud demande que la Convention prononce la peine de mort contre quiconque aura amené l'ennemi sur le territoire français. Buzot répond : 1° à Danton : « Ce n’est pas contre le dictateur qu'il faut porter une peine (qui d’ailleurs existe dans le Code pénal), c’est contre les moyens qui conduisent