La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 193

d'abord il ressasse ou parle vaguement. Voici cependant qu'accusant à son tour, il devient intéressant, curieux pour nous, et caractéristique, si je puis dire, par la façon dont il entend prouver ce qu'il appelle seulement ses soupçons

« On nous a dit sans preuves : « Vous aspirez à la dictature »; et nous, avions soupçonné, d’après les faits, que nos accusateurs voulaient nous donner un gouvernement étranger à nos principes d'égalité; soupçonné qu’on voulait faire de la république française un amas de républiques fédératives, qui seraient sans cesse la proie des fureurs civiles ou de la rage des ennemis. Je ne sais si ces indices sont fondés. » — Mais alors? — « Mais nous avons cru devoir adopter ces soupçons - d’après l’affectation de quelques personnes à calomnier ceux qui avaient voulu la liberté tout entière. Nous les avons conçus, ces soupçons, lorsque nous avons entendu calomnier les citoyens de Paris... lorsque nous avons entendu dire que la toi agraire avait été prêchée dans l’Assemblée électorale; lorsque nous avons entendu peindre la ville de Paris comme le repaire des brigands et des assassins; lorsque nous avons vu tous les coups portés sur les hommes les plus atroces, présentés comme des crimes, en les dépouillant de tous les caractères de la Révolution. Quand nous avons vu rejeter tous ces faits sur les autorités constituées révolutionnairement dans Paris, nous avons cru qu'il y avait un dessein formé de faire une république fédérative. Alors seulement nous avons reconnu le plan dévastateur de nos ennemis, et que nous devions leur opposer tout le courage dont nous sommes capables... et nous avons attiré sur nous les rugissements de la calomnie et les efforts de la vengeance. »

Supposons que quelques Girondins aient calomnié Paris; qu'ils aient accusé à tort la Commune, qu'ils aient dépouillé de tous les caractères de la Révolution les massacres de septembre, etc., on ne voit pas apparaître là le moindre indice que les Girondins aient conçu le plan « dévastateur de faire de la France un amas de républiques fédératives ». Il n’y a

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