La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

194 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

pas de voie logique pour aller de vos prémisses à votre conclusion, citoyen Robespierre. Et vous appelez cela apporter des faits! Vous raisonnez un peu faiblement. Et cependant, pour si faibles qu’aient été vos preuves, vous — et avant vous, plus cauteleusement, Danton — vous avez, pour le gros public, pour les hommes irréfléchis, donné quelque apparence à une accusation qui n’a aucun fondement, à savoir que les Girondins veulent un état fédéral.

Cette calomnie fera son chemin; elle deviendra meurtrière. Nous la voyons ici sortir de sa source première. Nous savons qui en doit porter la responsabilité.

Robespierre, après cela, opine comme Danton, qu'il faut porter la peine de mort contre quiconque proposerait la dictature ou la république fédérative. — Relevons au passage une phrase caractéristique : « Le peuple, que nous n'avons jamais flatté, car on ne flatte pas le peuple, la collection de vingt-cinq millions d’âmes; on ne le flatte pas plus que la divinité! » — C'est faire tout de suite ce qu’on prétend infaisable.

Barbaroux vient signer la dénonciation contre Robespierre. Il conte à l’Assemblée que les Marseillais étaient très recherchés à Paris après le 10 août. « On nous fit venir chez Robespierre; là on nous dit qu’il fallait se rallier aux citoyens qui avaient acquis de la popularité. Le citoyen Panis nous désigna nominativement Robespierre comme l’homme vertueux qui devait être dictateur de la France. Mais nous lui répondimes que les Marseillais ne baisseraient jamais le front ni devant un roi, ni devant un dictateur. Je défie Robespierre de me démentir. »

Robespierre ne répond pas, c’est notable. Cependant son silence ne peut passer pour un aveu. Et le récit de Barbaroux, à le supposer exact, n'implique en somme que Panis. Barbaroux ne dit pas, et c'est également notable, que Robespierre ait ajouté un mot quelconque, après Panis.

Barbaroux continue : « On dit que le projet de dictature