La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 195

n'existe pas! Et je vois dans Paris une Commune qui envoie des commissaires dans toutes les parties de la République pour commander aux autres communèés, qui délivre des mandats d'arrêt contre des députés et contre un ministre, qui écrit à toutes communes de se coaliser avec elle, d'approuver tout ce qu’elle a fait, de reconnaître en elle la réunion des pouvoirs. » Le terme de commander, employé par Barbaroux est trop fort; il n’est pas exact. Le reste l’est assez. Mais Barbaroux ne prend pas garde qu’il a voulu prouver la visée dictatoriale de Robespierre, et qu'il a tout au plus indiqué cette visée dans la commune de Paris, ce qui n’est pas la même chose. Barbaroux est naturellement pour que l’on vote la garde de l’Assemblée. Il s'indigne que l’on ait inculpé les hommes qui ont fait déclarer la guerre (allusion à un passage du discours de Robespierre). « Elle a été entreprise pour la cause la plus juste... Elle a tué Louis XVI qu'il faut juger. Rappelez la Municipalité de Paris à ses fonctions administratives. N’abandonnez pas cette ville qui a tant servi la liberté, devrions-nous être bloqués par l’ennemi; mais décrétez que nos suppléants se réuniront dans une autre ville désignée, si nous devons mourir ici. » — Barbaroux répond ainsi, je crois, à une accusation qu'il a dû connaître, accusation qui le touche lui et Roland, à savoir qu’ils auraient eu le projet de quitter Paris. — « Et proscrivons le gouvernement fédératif. »

Marat demande la parole pour se dénoncer, à ce qu'il dit.

Tallien s’élance à la tribune pour nier qu'il soit jamais émané de la Commune de Paris un acte public tel que celui qu'aindiqué Barbaroux.— Les réfutations se pressent : Boileau atteste ceci « qu'à Auxerre des commissaires du pouvoir exécutif lui ont dit que la Commune de Paris s'était emparée de tous les pouvoirs, qu'elle entendait surveiller toutes les opérations du pouvoir exécutif; qu'elle nous invitait à nous réuuir à elle et à approuver les mesures qu’elle prendrait pour le salut public. Ces. commissaires se disaient envoyés