La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

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plus particulièrement par la Commune que par le pouvoir exécutif. »

Cambon : « Avant la séparation de la Législative j'ai vu afficher dans Paris des imprimés signés Marat, où l'on disait qu'il n'y avait pas d'autre moyen de salut que le triumvirat.… J'ai vu des municipaux persécuter les représentants du peuple. Je les ai vus fouiller les papiers dans les dépôts, s’immiscer dans la comptabilité des caisses publiques et y mettre les scellés. J'ai vu ces mêmes hommes s’obstiner dans leur refus à la loi, car il en est une qui porte que la Commune de Paris sera renouvelée, et elle ne l'est pas encore.

« J'ai vu cette Commune aller dans tous les édifices nationaux, s'emparer de tous les objets précieux, sans même dresser procès-verbal de ces enlèvements: et quand un décret a ordonné la restitution, ce décret rester sans exécution. Voilà les faits; répondez, vous qui niez le projet d'établir à Paris une autorité dictatoriale..… Je le dis, les pays méridionaux veulent l'unité Républicaine. »

L'Assemblée se lève tout entière, et l’on crie : « Nous la voulons tous! »

Fockedey : « Dans le département du Nord, ces mêmes émissaires de la Commune ont été tenir les discours les plus incendiaires. Ils ont cherché à y fomenter la rébellion. Ils ont voulu dicter des lois à la République. Ils ont dit à la société populaire de Douai : « Dressez des échafauds, des « potences….. La Commune de Paris s’est emparée de tous les « pouvoirs ; approuvez toutes les mesures qu’elle prendra et « elle sauvera l'empire. » Le citoyen Rançon, accusateur public et Merlin’, qui siège ici, prirent la parole et les obligèrent à se retirer. »

Merlin, je le note, confirme, par son silence, le témoignage de Fockedey.

1. Cest Merlin de Douai, le légiste de la Terreur.