La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 197

Bernier! : « Pendant que l'assemblée de Seine-et-Marne était formée à Meaux, deux députés de la municipalité de Paris vinrent, décorés de leur écharpe. Ils nous annoncèrent qu'iln’y avait plus de lois, que nous étions souverains. Ils ont voulu proscrire l’habit national. (Qu'est-ce qu'il veut dire?) Ils se sont emparés d’une collecte que nous avions faite; ils ont ensuite péroré le peuple, et le soir même quatorze têtes sont tombées. »

Panis vient répondre à Barbaroux. Il n’a vu Barbaroux que deux fois, et chaque fois pour préparer l'insurrection du 10 août.

Et à ce propos il dit, comme bien d’autres en ce temps-là, que le projet était formé par la cour d’égorger tous les patriotes, qu’on en a des preuves et qu’on les produira. Panis jure qu’il n’a jamais parlé de dictature à Barbaroux : « Quelles sont ses preuves? Quels sont ses témoins? » — « Moi », dit Rebecquy. — « Vous, je vous récuse, vous êtes l'ami de Barbaroux ». Panis ajoute que, dans les circonstances données, il y a de l’invraisemblance à ce que lui et ses compagnons de combat aient songé à établir une dictature. Au reste il est prêt à justifier aussi les opérations du comité de surveillance. — Brissot prend la balle au bond. « Pourquoi avezvous décerné un mandat d'arrêt contre un député? (Contre lui, Brissot.) N'’était-ce pas pour l’immoler à l'Abbaye? » Je rappelle à ce propos que, selon certains historiens, c’est la Gironde qui, la première, aurait attaqué l’inviolabilité parlementaire. Panis : « Qu'on se représente notre situation : on nous disait : Voici un aristocrate qui prend la fuite, il faut que vous l’arrêtiez ou vous-mêmes vous êtes des traitres! » — Ceci n'est pas du tout invraisemblable. — « Par exemple, beaucoup de bons citoyens vinrent nous dire que Brissot partait pour Londres, avec les preuves écrites de ses machinations.

1. Bernier n’a pas été compris dans la proscription des Girondins.