La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

198 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

Je ne croyais pas sans doute (?) à cette inculpation, mais je ne pouvais pas répondre sur ma tête qu’elle ne fût pas vraie. je ne crus pouvoir mieux faire que d'envoyer chez lui des commissaires pour lui demander fraternellement la communication de ses papiers — (fraternellement, avec un mandat d'arrêt à la main) — convaincu que cette communication ferait éclater son innocence. »

Je ne suis pas très convaincu, pour mon compte, des intentions innocentes de Panis et d'autres personnes qui étaient alors ses amis, Robespierre, Marat.

Panis entreprend la défense générale du comité de surveillance. « Nous étions en pleine révolution; les traitres s’enfuyaient ; il fallait les arrêter. Oui, nous avons agiillégalement, si vous voulez, mais pour le salut de la patrie. »

Marat demande la parole. De toutes parts il s'élève des cris de protestation. Delacroix demande qu’on entende Marat.

Marat : « J'ai donc dans cette Assemblée un grand nombre d’ennemis personnels! » — « Tous, tous! » s’écrie-t-on.

Marat : « Si j'ai ici un grand nombre d’ennemis, je les rappelle à la pudeur, et à ne pas opposer de vaines clameurs, des huées ni des menaces à un homme qui s’est dévoué pour la patrie et pour leur propre salut... Qu'ils m'écoutent un instant en silence! » — Marat prend d’abord la défense de la députation de Paris qui n’est pas attaquée : en effet, si quelques députés de Paris ont été attaqués, ce n’est pas comme députés de Paris, c'est comme membres de la Commune et même plutôt encore comme membres ou comme conseillers du comité de surveillance de la Commune, distinction essentielle et capitale qu'il faut faire et garder devant les yeux.

Marat : « On a accusé la députation d’aspirer au tribunat. Robespierre, Danton et les autres ont constamment improuvé l’idée, soit d'un tribunat, soit d'un triumvirat, soit d’une dictature. C’est moi qui, le premier, et peut-être le seul en France, ai proposé ces idées comme le seul moyen d’écraser les traîtres et les conspirateurs. Des opinions avouées haute-