La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

202 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

vait le faire avorter. Ce complot, selon lui, était tramé par Ducos, Vergniaud, Brissot, Guadet, Condorcet, Lasource, et il consistait à faire liver la France au duc de Brunswick. Robespierre : « Cela est faux’. »

Lasource : « J’en ai la preuve. »

Vergniaud : « Comme je parle sans amertume, je me féliciterai d’une dénégation qui me prouvera que Robespierre aussi à pu être calomnié, mais il est certain que dans cet écrit on appelle les poignards sur l'Assemblée; qu’on y représente la Commune de Paris comme une autorité concentrique, à laquelle tous les départements doivent se rallier; qu’on y parle de l'Assemblée comme d’une assemblée qui proserit et persécute le patriotisme. Que dirai-je de l'invitation formelle qu'on y fait au meurtre et à l'assassinat? Que le peuple, lassé d’une longue suite de trahisons, se soit enfin levé, qu'il ait tiré de ses ennemis connus (?) une vengeance éclatante, je ne vois là qu’une résistance à l'oppression; et s’il se livre à quelques excès qui outrepassent les bornes de la justice, je n’y vois que le crime de ceux qui les ont provoqués par leurs trahisons. Le bon citoyen jette un voile sur ces désordres partiels ; il ne parle que des actes de courage du peuple, que de l’ardeur des citoyens, que de la gloire d'un peuple qui sait briser ses chaines. Mais... que des hommes revêtus d'un pouvoir public, qui, par la nature des fonctions qu’ils ont acceptées, se sont chargés de parler au peuple le langage de la loi et de le contenir dans les bornes de la justice par tout l’ascendant de la raison, que ces hommes prêchent le meurtre, qu’ils en fassent l'apologie, il me semble que c’est là un degré de perversité inconcevable.… Si cet écrit est d’eux, s'ils ne désavouent pas leurs signatures, ils doivent être punis. Cet écrit a suscité des troubles dans plusieurs départements. À Bordeaux, les émissaires qui l'ont colporté auraient été eux-mêmes victimes

1. Geci est la version des Archives parlementaires. Autre version, ce serait Panis qui aurait répondu « cela est faux ».