La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

212 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

demande qu’on nomme sur-le-champ les six commissaires qui doivent former la commission chargée de rendre compte de l’état de Paris, de présenter les moyens de surveiller les perturbateurs et de punir les provocateurs aux meurtres. La proposition de Camus est décrétée. Pétion, autorisé par l'Assemblée, nomme membres de cette commission Buzot, Lacroix, Manuel, Thuriot, Lesage, Mathieu (trois Girondins et trois amis de la Commune).

Lecture d’une pétition de la Commune. Elle demande que, dans les élections municipales qui vont avoir lieu, il soit dérogé à la loi de mai 1790 qui prescrit le scrutin secret. et que les électeurs puissent, s'ils le veulent, voter à haute voix.

L'Assemblée comprend tout de suite que si la municipalité soulève la question du vote publie, c’est qu’elle veut éloigner la date des élections et prolonger son propre règne. — Léonard-Bourdon propose de donner satisfaction à la Commune. __ Thuriot demande l’ordre du jour. « Il existe, dit-il, une loi faite par la Constituante pour la ville de Paris en particulier, qui accorde déjà la faculté demandée par la Commune. Cette loi, je la crois mauvaise, mais elle existe et vous n'avez pas le droit d'empêcher la Commune d'en profiter. — Plusieurs voix crient qu'il faut l’abroger. — Thuriot. « Vous l’abrogerez, si vous voulez, mais vous avez déclaré que toutes les lois préexistantes auront leur exécution jusqu’à ce qu’elles aient été révoquées; il faut donc que vous laissiez en ce moment la Commune libre de nommer ses membres à haute voix. » — Rewbell (pas Girondin) : « Thuriot se trompe ; qu'il consulte le code municipal. Il n'y trouvera pas de lois particulières pour Paris. Je demande la question préalable. » — Sergent soutient Thuriot. — Goupilleau ainé (pas Girondin) demande, comme Rewbell, la question préalable. — La Convention déclare tout simplement qu'il n’y a pas lieu à délibérer sur la pétition de la Commune. — Donc la première machine que, pour se conserver en place, la Com-