La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

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affaires générales dont il vaut mieux s'occuper que de toutes ces affaires particulières. Buzot remet la chose au ‘point. « Des citoyens inculpés ont demandé des preuves ; ils ont le droit de les exiger. » — La Convention, finalement, vote le décret suivant : « Quand tous les papiers en question auront été transportés dans l'Assemblée, le comité de surveillance devra indiquer dans quels sacs ou portefeuilles se trouvent les pièces propres à justifier ses dénonciations ».

Lecointe-Puyraveau dénonce Marat pour avoir, le soir même du 1° octobre, fait annoncer par les crieurs de son journal qu’un grand complot de la faction Brissotine venait d’être découvert. « Ce même jour, dit Lecointe, j'entendis un groupe que je suivais parler de cette conspiration: on y ajoutait que Dumouriez était battu; que déjà un courrier de Brunswick élait à la Municipalité et la sommait de remettre en liberté Louis XVI; on accusait de ces événements la faction Brissotine. » — Si ce groupe était quelque peu patriote, on a dû s’y dire entre soi qu'il serait très bon, très louable d'assommer à tout le moins ces Brissotins, ennemis de la patrie et de la liberté.

Marat demande la parole. Agitation dans l’Assemblée : Lasource est pour qu’on entende Marat. Buzot s'y oppose; on accorde la parole à Marat.

Marat : « Je ne perdrai pas le temps à repousser les invectives qui m'ont été adressées; cela est au-dessous de moi... L'Assemblée doit entendre ma réponse. Je ne m'abaisserai pas cependant jusqu’à réfuter ces invectives. — Le peuple jugera entre mes accusateurs et moi. Mais on a cherché à soulever votre amour-propre contre les dénonciations du comité de surveillance. Je croirais ne pas vous connaître si j'élevais le moindre soupçon contre cette Assemblée en masse. Vous serez calmés et l'accusation qui m'a été faite sera encore l'occasion de mon triomphe. Et j’observe d’abord qu'on vient de me faire une inculpation qui m'est absolument étrangère. On prétend que j'ai alarmé le public sur les