La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 239

menées des généraux; hier, à cette tribune, on vous a découvert la source des fautes et des délits qui ont occasionné ces alarmes; elle existe dans les bureaux du ministre de la Guerre. (Marat fait allusion aux lettres, lues la veille, des généraux Dumouriez, Wimpfen, Biron, Montesquiou.) J'ai publié dans mes feuilles que la déclaration de la guerre serait préjudiciable à la France; les événements ont prouvé le contraire, mais ma crainte pouvait se réaliser. » — Tout de même, citoyen Marat, cette prédiction démentie par les événements est à mettre en déduction de vos trois cents prédictions réalisées. — « Quant à mes vues politiques, je suis au-dessus de vos décrets. Jamais vous ne me ferez voir ce que je ne vois pas; et vous ne pourrez faire que je ne voie pas ce que je vois. Non; il ne vous est pas donné d'empêcher l’homme de génie de s'élancer dans l’avenir. Vous ne sentez pas l’homme instruit qui connaît le monde et qui va audevant des événements. (Ares et murmures.) Eh! quoi, vous demandez les preuves écrites des complots d’une cour perfide! Vous voulez donc que je vous constate par acte notarié les machinations des suppôts du despotisme.... Vous ne faites pas attention que vous traitez les matières politiques comme des praticiens. À quoi en auriez-vous été réduits, si je n'avais préparé l'opinion publique dès longtemps sur les machinations de Lafayette, sur celles du comité de législation de la Constituante. (Murmures). Vous me mettez aujourd'hui sous le glaive des assassins, vous criez à la calomnie; eh bien! vous aurez les preuves trop tardives des crimes auxquels vous ne croyez pas. Si vous aviez eu dès le commencement de la révolution le bon sens de sentir les avantages de ce que je vous proposais alors... (Des rires éclatent dans l'Assemblée. Quelques applaudissements partent des tribunes.) Voyez les tribunes, voyez le triomphe du peuple et le vôtre... Si vous aviez eu le bon sens de m'entendre, vous n’auriez pas eu pendant quatre ans tant de désastres. J'ai cru apercevoir dans cette Assemblée un parti formé contre le comité de surveil-