La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

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lance, je l’ai dénoncé. Le but de ce parti était d'enlever au comité de surveillance les pièces de conviction des trahisons de la cour. » (/ndignation générale.) — Notons en passant l’intervention des tribunes, que Marat appelle le triomphe du peuple. Marat se soucie bien du règlement qui interdit aux tribunes toute manifestation; l’homme de génie, s'élançant vers l'avenir, passe naturellement au-dessus de ces choses-là.

Marat : « Il me paraît que lorsqu'on vous énonce des opinions, vous vous en déclarez les juges et que même vous voudriez les proscrire et les défendre ». — Reproche admirable dans la bouche de l'homme qui, le lendemain du 10 août, a fait arrêter à la poste une douzaine de journaux et profité de la confiscation de leurs presses. — « Je vous ai déclaré que je regardais la très grande majorité de l’Assemblée comme pure, » (Cela dépend des jours et de vos desseins du moment.) « mais je regarde une partie des hommes qui siègent dans cette Assemblée comme prévenus d’incivisme et de machinations. Et pourquoi prétendriez-vous, parce que les intrigues les ont appelés à la Convention, que je les regarde comme intacts. » — Pour Marat, quand un député est son ami politique, c’est le peuple qui a envoyé ce député à la Convention, quand le député est un adversaire, c’est l’intrigue, et alors celui-ci n’est pas intact, comme dit Marat; ce n'est pas un vrai député; il n’a pas droit à l’inviolabilité parlementaire. — « Vous connaissez les lettres de Brissot, des Guadet et autres députés de la Gironde, répandues dans les départements à l’approche des élections. » — Ami de la liberté la plus entière des opinions, nous le lui avons entendu dire, Marat n’admet pas cependant que des députés qui sont ses adversaires écrivent leur opinion aux gens de leurs départements. — « J’en étais à dire que je ne me crois pas accusé par. les invectives de la faction que j'ai depuis longtemps dénoncée comme ayant proposé une guerre désastreuse, qui n’est devenue favorable que par des événements imprévus. C’est encore cette faction que j'ai dénoncée comme