La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

246 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

trois mois. (Murmures.) Il faut bien que nous ayons une force imposante ‘, puisque nous ne sommes pas en süreté ici. »

Merlin de Th. : « Il n’y a que des Feuillants pour formuler de semblables propositions. Je demande que M. Lanjuinais prouve son assertion injurieuse. »

Gaston (un Montagnard) : « Je ne suis pas un Feuillant et je pense comme Lanjuinais. Vous le feriez de même, Merlin, si vous ne faisiez pas bassement votre cour aux agitateurs de Paris. »

Goupilleau (pas Girondin) : « Lorsqu'on veut jeter de la défaveur sur ceux qui demandent l'exécution des décrets, on vient dire ici, devant les tribunes » (Le mot est significatif.) « que ce sont des Feuillants. Je réponds à ceux qui se servent de moyens si bas qu'ils n’étaient pas, comme nous, à la fondation des Jacobins et que les fondateurs étaient les amis de la liberté et de la République, avant ceux qui aujourd’hui parlent si haut. J’appuie la motion de Lanjuinais..…. On dit que Paris est tranquille. J’affirme, moi, que plusieurs sections refusent de suivre les lois et sont en rébellion ouverte contre l'autorité nationale. » — Plusieurs membres demandent que le rapport dont le comité de la Guerre a été chargé sur la manière d'organiser une force armée, soit fait à l'instant.

Charlier : « Pourquoi donc à l'instant? S'il y en a parmi nous qui ont peur, ils peuvent à l'instant quitter Paris. » (Violents murmures dans l’Assemblée. A pplaudissements dans les tribunes.) — Ce Charlier est très brave. Il est vrai qu'il s’est placé du côté du manche?.

6 octobre. — Une députation de la section du Temple apporte une pétition. Un député fait observer que la section est venue sachant fort bien que ce n'était pas le jour fixé

[. Pas si imposante cette force qui ne devait jamais ètre réellement que de 6 000 hommes.

2. Voir, dans celte séance, à propos d'un enlèvement de cartouches fait à l'hôtel des Invalides, les procédés des gens de la Commune et comment sont respectés les ordres de Roland, t. LIT, p. 340. (Arch. parl.)