La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

ET LES ASSEMBLÉES NATIONALES. 247

pour l'admission des pétitions. Un autre député répond à cette juste observation en proposant de faire lire la pétition par l’un des secrétaires : la Convention adopte ce biais. Voilà qui peint à la fois le sans-gène des sections et la faiblesse de l'Assemblée, laquelle viole avec hypocrisie son règlement.

Voici la pétition : « Citoyens, au moment où l’armée prussienne fait une retraite qui vaut mieux pour nous qu'une victoire, où vous allez apprendre l'entière évacuation du territoire, au moment enfin où le calme et l’ordre règnent dans nos murs » (Oh! très relativement.) « c'est dans ce moment qu’on vous propose de vous environner d’une force armée, attendu que vous n'êtes pas en sûreté. Eh! qui donc auriez-vous à craindre? Serait-ce les ennemis? Ils se retirent. Serait-ce nous? Et d’où vous viendrait cette crainte? Avezvous oublié ce qu'a fait le peuple en 1789 et le 10 août 92. Où le titre de représentant a-t-il été plus respecté? Ce titre a protégé les jours des Maury et des Cazalès. Nous venons jurer de mourir pour vous défendre. » — Puisque, selon vous, rien ne nous menace, épargnez-vous donc le serment de mourir pour notre défense. — « Appelez, s’il le faut, nos frères des départements, mais... qu'ils soient le peuple et non une force distincte du peuple (?). Laissez les satellites aux tyrans. L'amour, la confiance du peuple, voilà votre sauvegarde, votre rempart... Donnezdes ordres, nous vous en conjurons, pour dissiper les inquiétudes qu’a répandues dans le peuple la motion faite hier de faire venir 24000 hommes des départements. » — Mais, vous-mêmes, citoyens, que craignezvous? Précisez-nous vos inquiétudes. Pensez-vous que ces 24000 hommes viendront à Paris dans l'intention, dans l'espoir d’opprimer, de concert avec nous, les 800 000 citoyens que vous êtes ?

Plusieurs membres réclament l’ordre du jour. Kersaint : « Il ne faut pas passer à l’ordre du jour sur les inquiétudes du peuple... Quand Lanjuinais a proposé cette force ârmée, c'est un hommage qu'il a voulu qu’on rendit à la représenta-