La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

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lion nationale. Ce n’est pas vous, mes collègues, que l’on veut rassurer, ce sont vos départements. C’est là que sont les craintes et non pas dans vos cœurs. » — Voilà qui n’est pas d’une absolue franchise. Kersaint va d’ailleurs démentir tout de suite sa parfaite sécurité. En parlant du camp, il dit : € Il y à là des mutins, qui sous la cocarde, cachent un signe de l'affreuse journée de septembre(?)... Ces hommes se font gloire de leur atrocité. Ils ne parlent que de lanterner, de couper des têtes... Je dis donc: que les sections fassent respecter vos lois; qu'elles donnent l’exemple de la soumission à vos décrets, alors vous ferez droit à leurs pétitions. » — Lasource appuie Kersaint. « Il n'est personne, parmi vous, qui n’ait la plus grande confiance dans le patriotisme de Paris, mais cette pétition mérite une réponse. Il faut désabuser les sec_tions de Paris. On leur a fait croire qu'il s'agissait de faire venir dans cette ville 24 000 fédérés pour y faire la police. Point du tout. Il ne s’agit que donner à la Convention une garde de sûreté qui ne sera pas force publique, qui ne pourra être requise pour aucun service public. La Convention, par cette mesure, veut empêcher les plaintes qui pourraient s'élever dans les départements sur ce que Paris serait seul à garder le précieux dépôt de la représentation nationale. » Lasource tient un langage hypocrite qui compromet sa cause. — Tallien : € Lanjuinais a dit hier que les représentants du peuple n'étaient pas en sûreté ici. Et voilà l’objet des inquiétudes du peuple. » — On comprendrait que le peuple de Paris éprouvât un froissement d’amour-propre, mais des inquiétudes... Pour qui? pour lui? L’argumentation, des deux côtés, devient ridicule. — Lanjuinais tient à expliquer sa motion d'hier.

Lanjuinais : « C’est lorsque j'ai vu semer au milieu des citoyens des germes de discorde, pour préparer des événements nouveaux, lorsque j’ai vu les sections désobéir à la loi, c'est enfin après quon a annoncé les dangers que pouvait amener un rassemblement de 15 000 hommes oisifs,