La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

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un échange d'arguments qui ne sont, de part et d'autre, que des redites, la Convention vote les articles 3, 4 et 5 du projet Bailleul. L'article 4 explique que, dans le cas où les objets déclarés par les particuliers ne seraient pas mentionnés aux procès-verbaux de la Commune, les six commissaires feront comparaître, devant eux, ensemble les déclarants et les personnes désignées par ceux-ci comme ayant reçu les dépôts ; les commissaires dresseront procès-verbal de leurs explications respectives et il sera référé du tout, en méme lemps, à la Convention. Le décret ne dit pas expressément si la Convention entend ordonner elle-même des poursuites, en cas d’une dilapidation manifeste; et ce silence est intentionnel.

Marat demande que le décret Bailleul soit appliqué à tous les fonctionnaires publics, dépositaires d'effets enlevés dans les maisons d'émigrés et ailleurs.

Voix nombreuses : Oui, oui, c’est entendu. — Marat (ceci est à retenir), Marat ajoute : « Il est incontestable qu'il ya eu des mauvais sujets dans la Municipalité et dans le conseil de surveillance de la Commune. Ce comité de surveillance du 10 août a lui-même expulsé deux de ses membres qu'il suspectait. » Après cela Marat se détourne sur Roland parce qu'il n'est pas possible à Marat de ne pas attaquer Roland, dès qu'il y à occasion ou prétexte. « Les diamants volés au garde-meuble et retrouvés sont restés un moment entre les mains du vertueux Roland, dit-il, et tout le monde sait qu'il est très facile de substituer des diamants de très peu de valeur à des diamants d’un grand prix. » Concluez, citoyens. Ce Roland a dù évidemment voler les vrais diamants; Marat ne le dit pas expressément (quoiqu'il ne s’en faille guère); mais ce jour-là même, et avant la séance, il l'a publié dans son journal.

Hardy veut lire l’article de Marat; la Convention ne veut pas entendre Hardy. Cependant il obtient de dire l'essentiel : « Marat annonce au public que Roland emploie le prix des diamants déposés entre ses mains à payer les