La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

18 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

Force plus longtemps que dans les autres prisons, (on y tue jusqu'au matin du 7). Parmi ces commissaires, les documents nomment des gens qui marqueront ailleurs, comme Luillier, Hébert, Rossignol.

On tint parole aux meurtriers; ils furent payés. Cela est incontestable, quoique contesté (qu'on lise les procès publiés par Ternaux à la fin de son troisième volume).

Les autres assertions que j'ai énoncées ci-dessus sont avérées par ce qu’en ont écrit les prisonniers échappés au massacre, témoins oculaires et auriculaires (Journiac SaintMéard, Maton de la Varenne, l’abbé Sicard), avérées encore par l'instruction des procès criminels qui furent faits plus tard (trop tard), en l’an V, et qui aboutirent au supplice de quelques-uns des coupables. Je ne puis ici m’étendre davantage sur ce sujet’.

Cependant, ne dissimulons aucun fait. Il est certain que le bruit de ces massacres attira naturellement des curieux autour des prisons et même dans leur intérieur; des hommes, des femmes du peuple, et parfois en assez grand nombre, assistèrent de près ou de loin à cet horrible spectacle, et sans doute avec des sentiments divers, y compris celui de l’approbation. Il est certain que trois sections au moins, sur quarantehuit, prirent, le 2 septembre, au début des massacres, des arrêtés approbateurs. Il y eut certainement pas mal d'hommes du peuple qui se laissèrent gagner aux raisons chimériques, données par les agents de la Commune. « Il faut se défaire des prisonniers avant d'aller à l’ennemi, sans quoi nous exposons nos familles à être massacrées par ces prisonniers, qui seront délivrés après notre départ par les royalistes et les prêtres. »

L'important, ici, le décisif, serait de savoir de combien d'hommes se composaient les assemblées des sections qui portèrent les arrêtés favorables au massacre. Cela nous est

1. Voir Ternaux, t. II, p. 612 et s. (notes).