La première Commune révolutionnaire de Paris et les Assemblées nationales

82 LA PREMIÈRE COMMUNE RÉVOLUTIONNAIRE DE PARIS

risque à dire, en parlant des massacres et pour nier toute participation : « Avant l’époque où ces événements sont arrivés, j'avais cessé de fréquenter le Conseil général; l’Assemblée électorale dont j'étais membre avait commencé ses séances. Je n'ai appris ce qui se passait dans les prisons que par le bruit public, et plus tard que la plus grande partie de mes concitoyens. »

— Vous viviez donc en reclus, citoyen Robespierre? Il fallait cela pour n'être informé qu'après tout le monde. Vous voulez nous en imposer, audacieusement, car les massacres ont commencé le 2 septembre, à 3 heures. On les connaissait au Conseil général dès 4 heures. Vous avez assisté à cette séance du soir, à côté de Billaud, retour de l'Abbaye, où il venait de haranguer les massacreurs; et vous voulez nous faire croire que Billaud n’a pas rendu compte devant vous de sa mission à l'Abbaye, et même qu’il n’en à pas du tout parlé soit à vous, soit autour de vous. Vous étiez encore au conseil général le 3, puisque le Conseil vous a, ce jour-là, chargé d’une misson au Temple. Il n'y à pas à nier ces circonstances, le procès-verbal des séances du Grand Conseil les prouve sans réplique. De plus, membre du corps électoral, vous êtes passé le matin du 3, avec ce corps, sur le pont au Change, où l’on avait étalé les cadavres des prisonniers massacrés à la Conciergerie. Est-ce que vous n’en avez rien vu? En tout cas on a dû parler quelque peu autour de vous de ce spectacle, qui n’était pas fait pour être contemplé avec indifférence.

Et Robespierre, continuant, affirmait : « Que, loin d’avoir provoqué ces événements (les massacres) il avait tout fait pour les empêcher ». — Seulement, il n’a jamais dit, précisément, quelles choses il avait faites.

L'historien peut lui répondre par une chose qu'il n’a pas faite et qu’il avait à faire. Dans cette séance du 2, au Conseil général, cette question fut agitée certainement : « Que devons-nous faire, en présence de ces massacres? » — Sur